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Journée au café

Un voyage de plus de 1000 bornes à travers le monde. Du matin au soir pour vous conter les prémices de la politique de bas en haut de l' échelle social. Bonne lecture.

Avancée

Dimanche 19 avril 2015

EDITORIAUX

Texte

EDITORIAL Samedi 18 avril 2015

François Hollande, nouvel ami de l’économie

Richard Werly

François Hollande avait toujours été, au sein du Parti socialiste, un pragmatique sur le plan économique. (AFP Photo)

La visite présidentielle en Suisse a permis de confirmer l’infléchissement actuel, pro-entreprises, de la politique hexagonale

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Ceux qui suivent depuis longtemps le président français ne sont guère étonnés. Avant de partir en campagne à gauche toute en 2012, afin d’incarner une rupture franche avec Nicolas Sarkozy et de surfer sur cette conviction si française que la volonté politique l’emportera toujours sur les chiffres et sur les «riches», François Hollande avait toujours été, au sein du Parti socialiste, un pragmatique sur le plan économique.

Pur produit de la technocratie hexagonale, passé des bancs de l’ENA à ceux du parlement, l’actuel locataire de l’Elysée n’a bien sûr jamais eu, avec le monde de l’entreprise, une proximité intime. Mais les patrons pouvaient se targuer de son écoute attentive. Sur fond d’un véritable intérêt personnel pour l’innovation, la technologie et le savoir-faire, comme il l’a montré lors de sa visite d’Etat en Suisse, de Zurich à l’EPFL…

Au vu de la stagnation de l’économie française et des besoins urgents de réformes – que le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a évoqués vendredi sans détour – cette attention présidentielle portée au secteur privé, aux initiatives, aux entrepreneurs, à l’apprentissage ou aux filières d’avenir peut bien sûr sembler dérisoire. Trop peu. Trop tard. Trop lentement. Sauf que dans cette France éprise de concepts et centralisée, où les mots doivent nécessairement précéder les actions, et où l’impulsion nécessaire aux changements ne peut venir que d’en haut, un tel infléchissement mérite d’être pris au sérieux.

Le «président normal» ne va certes pas très loin en s’affichant aujourd’hui, au côté de son premier ministre Manuel Valls ou du réformateur Emmanuel Macron, comme l’ami de l’économie, des entrepreneurs et, donc, des créateurs de richesse. Il n’est toujours pas – et il ne veut pas l’être – un Gerhard Schröder, capable d’imposer des changements au forceps. Sa priorité reste de ne pas compliquer le timide retour de la croissance dans laquelle cet éternel optimiste veut voir son salut. Tandis que le niveau des dépenses publiques impose toujours un (trop) lourd fardeau fiscal.

N’empêche: l’Etat français se remet, par petites touches, à écouter une sphère privée en manque d’oxygène, où les investisseurs étrangers viennent faire leur marché, comme vient de le prouver le rachat d’Alcatel par Nokia. Le contraste, noté par François Hollande et sa délégation, entre l’anémie hexagonale et la prospérité suisse va dans le sens de cette prise de conscience. Une avancée pas si négligeable.

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